Protocole d'éviction des protéines de lait de vache (PLV)
Peu après la naissance de mon fils, j'ai constaté qu'il ne grossissait pas vite. À 4 jours (à peine sorti de la maternité) il a fallu l'hospitaliser car il avait des diarrhées importantes et malodorantes. Une gastro-entérite a alors été diagnostiquée. Après étude de ses selles, aucun germe n'apparaissait. Ce n'était donc pas ça. Mon petit bonhomme grandissait bien mais grossissait peu. On devinait les os de son crâne et il faisait vraiment maigrichon. Il dormait très peu et uniquement dans mes bras. La pédiatre m'a conseillé de faire une éviction des protéines de lait de vache. J'ai suivi ces conseils : plus de lait ni de fromage (sauf de La vache qui rit? ? !). Au bout de 2 semaines, rien. Je laisse donc tomber considérant que le problème ne vient pas de là. Mais à 2 mois, mon fils n'avait pris qu'un tout petit kilo. J'ai donc recommencé l'éviction, mais à ma manière cette fois-ci. Et là, miracle. Au bout de trois jours mon loulou commencé à dormir dans son lit (pas longtemps mais c'est mieux que jamais!) et rapidement il prend du poids. À tel point qu'il est devenu grassouillet au bout d'un mois.
J'ai mis sur le papier ce protocole d'éviction des PLV afin de faciliter la vie de certains parents mais surtout de leur bébé.
Du coup, si je veux faire une éviction des protéines de lait de vache, que faut-il que j'arrête de manger ?
Bien évidemment il faut arrêter le lait, le fromage, les yaourts, la crème, le beurre mais aussi tout ce qui contient du lait (crèmes desserts, glaces à l'exception des sorbets, certains biscuits, gâteaux, crêpes, chocolat même noir, etc....) et même les aliments contenant des traces de lait. Il faut regarder la liste des ingrédients de tout ce qu'on achète ! C'est long et un peu pénible, mais nécessaire. J'avais même arrêté, dans un premier temps, la viande de bœuf et celle de veau.
Une fois l'éviction complète, on attend quelques jours que les résultats apparaissent. Dans le cas de mon fils, il a fallu trois jours pour voir une amélioration mais cela peut prendre 2 semaines. Je conseille de faire l'éviction durant 3 semaines.
Lorsque l'amélioration est effective, il va falloir affiner le régime. Petit à petit on va réintroduire certains aliments. D'abord la viande de bœuf, puis celle de veau, les aliments pouvant contenir des traces de lait, puis les aliments contenant du beurre, etc... Il faut attendre 3 à 4 jours après chaque réintroduction afin de voir s'il y a un retour des symptômes. Si rien ne se produit, on peut réintroduire un nouvel aliment et ainsi de suite.
Si, au contraire, une dégradation apparaît, il faut de nouveau retirer l'aliment incriminé pendant 2 semaines avant de retenter une réintroduction.
L'intolérance aux protéines de lait de vache dure en général moins d'un an chez les bébés.
Et tous ces aliments que je ne peux plus manger, je les remplace par quoi ?
En ce qui me concerne, je n'avais pas vraiment cherché de substituts aux aliments que je ne consommais plus. Mais j'ai perdu plusieurs kilos (après la grossesse j'étais plutôt contente mais je savais qu'ils reviendraient au triple galop dès l'éviction terminée) et j'avais faim. Je commençais à en avoir assez de manger des fruits et des compotes en dessert alors j'ai acheté du lait d'amande et j'ai commencé à me préparer des desserts (crèmes vanille, Riz au « lait », crêpes). Petit à petit j'ai adapté les recettes. J'ai testé différentes boissons végétales pour leur goût différent. J'ai acheté de la margarine 100% végétale pour me faire des gâteaux et remplacer le beurre dans mon alimentation.
Pour remplacer la crème on peut utiliser des crèmes végétales. Il y a la crème de coco (elle est à limiter à cause de sa teneur en acides gras saturés) ainsi que la crème de soja (à limiter elle aussi à cause de sa teneur en phyto-œstrogènes). L'idéal c'est d'alterner les deux. Du point de vue nutritionnel, ce n'était évidemment pas équivalent. Les préparations à base de boissons végétales étaient moins grasses (j'ajoutais parfois un peu d'huile neutre ce qui apportait un meilleur maintien de mes préparations) et surtout, elles étaient pauvres en calcium. Or, allaitant mon enfant, il était important que mes apports en calcium soient suffisants.
Mais alors, on fait comment pour le calcium ?
Il existe plusieurs solutions. Il faut savoir que les légumes sont assez riches en calcium mais ce n'est pas suffisant pour couvrir les besoins en temps normal donc en allaitant... c'est encore pire ! Les fruits de mer en contiennent également pas mal mais on n'en mange pas tous les jours. Les solutions les plus efficaces sont : la supplémentation médicale et l'eau.
Concernant la supplémentation médicale, vous trouverez des compléments alimentaires de calcium à la pharmacie (j'ignore s'ils sont remboursés sur prescription médicale, renseignez-vous si cette option vous intéresse) mais le calcium participant à la contractilité des muscles, il peut être déconseillé de prendre des compléments alimentaires de calcium en cas d'antécédents cardiaques.
L'eau est également une excellente façon d'apporter du calcium. La plus riche en calcium est la Courmayeur, mais l'Hépar et la Contrex sont également intéressantes.
Avec 2 litres par jour (en allaitant ce n'est pas trop) on couvre pratiquement tous ses besoins en calcium !
En équilibrant son régime alimentaire et en cuisinant autrement, l'éviction des protéines de lait de vache peut se gérer assez facilement et sans carences. Il faut néanmoins veiller au bon apport de calcium. Ce régime s'adresse aux personnes intolérantes aux protéines de lait de vache et aux femmes qui allaitent et dont le bébé présente des troubles digestifs (diarrhées mais aussi reflux gastro œsophagien).
Pour les personnes intolérantes au lactose ce régime est trop restrictif.
Si vous êtes concerné par l'éviction des protéines de lait de vache, vous trouverez sur ce blog des recettes adaptées afin de faciliter votre régime !